La 4ème édition de la Journée Internationale de la Femme mutualiste (JIFM) organisée au Sénégal du 02 au 04 mars 2023, a été un succès éclatant, tant du point de vue de l'organisation que la participation. Selon Jean-Victor AYITÉ, Directeur général du Programme d'Appui aux Stratégies sociales (PASS), le Sénégal a battu le record de participants, surtout des femmes mutualistes venues d'Europe et d'Amérique latine, ce qui fait de cette édition, une parfaite réussite. Entretien….
Pouvez-vous revenir sur la célébration de cette 4ème édition de la JIFM au Sénégal et les principaux thèmes sur lesquels vous avez discutés ?
Nous nous sommes retrouvés cette année, comme les années précédentes, pour permettre aux femmes mutualistes dirigeantes du monde entier, de réfléchir sur les problématiques qui les concernent et de pouvoir se projeter. Nous sommes à la 4ème Edition de la Journée Internationale de la Femme Mutualiste après les dernières rencontres de 2019, 2020 et 2022. Le thème choisi cette année porte sur le genre et la CSU, pour adresser les questions d'inégalités en matière de santé. L'atelier a d'abord porté sur les inégalités en santé de façon pratique en se demandant notamment si c'était une utopie ou une réalité de parler d'inégalité en santé.
On a approfondi les réflexions en se demandant également est-ce que les pathologies sont différentes ou différemment perçues en termes de prévention ?
Est-ce que nous sommes au même niveau d'égalité ou est-ce que c'est la même attention qui a été accordée aux femmes et aux hommes, même sur le plan pharmaceutique ?
Est-ce que les pathologies spécifiques aux femmes suscitent autant d'attention que les pathologies qui adressent les hommes ?
On s'est rendu compte pendant cet atelier-là, qu'il y avait effectivement une inégalité d'accès aux soins. Ensuite, les discussions de l'après-midi ont permis de montrer ce que concrètement on pourrait faire pour changer la donne. Donc il y'a eu deux initiatives qui ont été présentées : une première portée par l'USAID et une deuxième portée par l'Agence pour la Couverture Maladie Universelle. Et justement, cette deuxième initiative présentée par la chef de la Cellule genre de l'Agence a permis de mettre en lumière un parcours qui a été fait pendant deux ans et qui a permis de construire un projet qui devrait permettre normalement à plus de 2.000 femmes dans les 14 régions du Sénégal, d'être renforcées dans leurs capacités de leadership. Mais également de leur permettre de jouer un rôle dans la redevabilité du système de santé et de porter un plaidoyer qui devrait leur permettre d'avoir une place plus importante dans la gouvernance de leur mutuelle. Ces questions ont fait l'objet de communication et de travaux en atelier. Et ce matin (vendredi 03 mars 2023), nous avons changé de fusil d'épaule, en nous projetant sur une approche innovante en matière de mutualité, parce que la mutualité doit se cantonner aux questions assurancielles. Est-ce que les mutuelles doivent ou peuvent aborder les questions de promotion de la santé sous l'angle de certains projets ? La réponse que nous avons eu ce matin c'est OUI.
Est-ce que toutes les attentes par rapport à cette conférence internationale ont été satisfaites ?
Il faut dire que cette journée est unique dans le monde, il n'y a pas deux journées de la femme mutualiste et c'est une bonne chose que ça se passe en Afrique pour que les Africains puissent démontrer qu'il y a un mouvement mutualiste africain très fort. Je pense que c'est la première leçon à retenir et c'est le premier succès que nous avons eu. Nous avons réussi à démontrer qu'il y'avait une énergie, un engagement et donc un mouvement mutualiste. C'était d'autant plus intéressant qu'avant cette rencontre, dominée par la présence des femmes dirigeantes mutualistes du secteur communautaire, il y'avait eu une rencontre avec les mutuelles de fonctionnaires. Donc, on retrouve pour la première fois, une Assemblée composée de femmes du secteur communautaire avec une ouverture sur les femmes qui sont dans l'économie sociale et solidaire. Cette diversité s'est ressentie dans la qualité et dans la diversité des échanges, ce qui fait que le deuxième jour a également été un succès éclatant. Le troisième succès, c'est la présence de partenaires techniques et fi nanciers, plus que les années précédentes et une forte délégation étrangère, engagée qui a participé à l'intégralité des travaux. Ce n'est pas rien, la présence de l'association de la mutualité permet de porter ce que nous venons de faire à un plus haut niveau et les gens dans le monde doivent savoir qu'il y'a une dynamique qui est portée par les femmes mutualistes africaines. Et le cinquième succès, c'est la présence de l'Amérique Latine. On a eu une connexion d'une vingtaine de femmes d'Amérique Latine en Argentine et une participante physique qui est venue de Colombie. Dans les partages d'expériences et les discussions bilatérales, on a vu les similitudes entre l'Amérique Latine et l'Afrique. On sent que les femmes vont donner suite à ces rencontres-là. Je pense que globalement, cette édition a été un gros succès en termes de mobilisation, en termes de pertinence et de participation avec nos officielles qui sont venues nous confronter dans l'activité. On repart de cette JIFM avec une pleine satisfaction.
SUNU