5,7% de la population adulte en Afrique est désormais touchée par le diabète. Cette maladie cause 5,1 millions de décès dans le monde, soit 6,8% de la mortalité mondiale annuelle. Une mobilisation urgente de la communauté internationale est nécessaire, estiment Pierre Salignon, de l'AFD et Stéphane Besançon et Mathieu Doré de l'ONG Santé Diabète.
L'épidémie mondiale de diabète ne cesse de progresser et plus particulièrement dans les pays en développement. Selon les données fournies par la Fédération Internationale du Diabète (FID) et l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), on compte plus de 400 millions de diabétiques à travers le monde, dont plus de 77% se concentrent dans les pays à faible et à moyen revenu.
D'ici 2030, ils seront 600 millions, dont plus de 42 millions en Afrique. En Afrique Sub-saharienne, en plus de l'explosion du nombre de patients, la maladie est déjà responsable de près de 9% des décès, avec de nombreuses complications invalidantes : maladies cardio-vasculaires, insuffisances rénales, coma diabétique. La maladie est la première cause de cécité et compte pour plus de 50% des amputations non traumatiques.
Le diabète est devenu un fléau mondial
Bien qu'autrefois considérée comme une maladie des pays riches, le diabète est désormais devenu un fléau mondial.
Cette transition épidémiologique est la conséquence des profondes modifications des modes de vie à travers le monde, avec une urbanisation galopante, une transition nutritionnelle rapide ainsi que l'augmentation de la sédentarité. Ces transformations favorisent la progression de nombreux facteurs de risques du diabète, de l'hypertension et de certains types de cancers.
En Afrique de l'Ouest, le surpoids et l'obésité concernerait plus de 21% des plus de 20 ans et un cinquième des plus de 15 ans de la sous-région serait sédentaire. Des données comparables ont été collectées en Afrique de l'Est et dans l'Océan Indien, comme en Union des Comores.
Des chiffres qui dénotent nettement avec l'image persistante d'un continent sous-alimenté. Car si la sous-nutrition est encore un problème majeur en Afrique, il y coexiste désormais de la sous-nutrition (dénutrition et carences) et de la surnutrition (surpoids et obésité). Ce « double fardeau nutritionnel » est encore trop souvent ignoré par les acteurs de l'aide internationale et très peu pris en compte aux seins même des systèmes de santé nationaux.