Ces réunions de l'AIM étendues sur 3 jours ont débuté par une session commune Afrique - Moyen Orient et Amérique latine. Cette première réunion qui s'est tenue le 28 Juin s'est focalisée sur les problèmes d'accès aux soins pour les populations vivant en marge de la société, notamment les migrants, les travailleurs du secteur informels et les populations des zones reculées.
Une rencontre à laquelle a participé notamment l'Agence des droits fondamentaux de l'Union Européenne et l'Organisation Ibéroaméricaine de Sécurité Sociale,
Six intervenants, dont le PASS, se sont succédés au pupitre afin de présenter les pratiques mises en place (dans leurs régions) pour assurer la couverture santé de ces populations marginalisées.
Argentine : 40 % de la population n'est pas couverte par le système de sécurité sociale. José María Garriga et Gustavo Badariotti ont décrit la manière dont les mutuelles ont pallié ce manque de protection et de couverture sanitaire en particulier chez les travailleurs du secteur informel qui sont en grand nombre et particulièrement exposés aux risques.
Colombie : Dr Jaime Gonzalez a précisé que les soins transfrontaliers et la couverture des migrants représentent un gros problème pour son pays. Il a expliqué que 94 % des populations frontalières viennent du Venezuela et de l'Équateur. Ces populations demandent des services de soins que la Colombie peine à leur offrir car elle dispose d'un budget médical se limitant à 200 € par an et par personne. La pauvreté y constitue le principal obstacle à la couverture santé universelle
Uruguay : la couverture s'organise par des accords entre pays frontaliers. M. Darwin Cerizola a expliqué la gestion de l'intégration transfrontalière totale par une étroite collaboration entre nations sur tous les points. En ce qui concerne la couverture sanitaire, l'admissibilité dépend du domicile, ce qui est facile à obtenir. L'Uruguay fait toutefois face à des difficultés concernant la couverture des migrants.
Liban : le nombre de réfugiés syriens atteint 1,5 million, c'est-à-dire 40 % de la population. M. Ghassan Daou, de l'Union des Mutuelles de Santé (UMS), a soutenu que son organisation continuerait à aider les familles syriennes et à couvrir leurs besoins de base mais a également appelé à un soutien financier de la Commission Européenne.
RD Congo : En République démocratique du Congo, le secteur des soins souffre d'un manque de financement. Guy Mafuta Kabongo, de la Mutuelle de santé des enseignants de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel (MESP), a présenté sa mutuelle destinée aux enseignants, l'une des seules à couvrir un large éventail de services sans ticket modérateur.
Côte d'Ivoire : Guy Roland Ouédraogo du programme PASS a présenté un projet qui est développé avec une ONG Italienne (AVSI) qui vise à offrir une couverture convenable pour les travailleurs du secteur informel (artisans) dans le pays, à travers notamment des mécanismes de perception des cotisations innovants et la mise en place de panier de soins adapté à leurs conditions. Il a également présenté deux autres projets en cours cette fois-ci pour la protection des populations rurales (secteur agricole).
Cet événement a permis de souligner la valeur ajoutée du mouvement mutualiste dans la lutte contre les inégalités et la recherche d'une couverture santé décente pour les populations dites spécifiques, de même que la volonté pour les régions de travailler ensemble pour faire face à des enjeux émergents, que ce soit au sein d'un même pays ou au-delà des frontières, toujours dans l'intérêt des populations et sous l'égide de l'organisation-cadre qu'est l'AIM.